« Urgent et Confidentiel : Signalement à propos d’informations recueillies lors des dépositions de certains prévenus dans le cadre de l’enquête en cours relative à l’affaire de la Banque Centrale et ce dans le but de nous indiquer la marche à suivre. »
L’Observatoire du Civisme et des Libertés (OCL) met à la disposition de l’opinion publique nationale, des institutions judiciaires du pays et des organisations internationales actives dans la lutte contre la corruption et pour la transparence, le document qui a valu à Monsieur Ahmed Ould Haroune, ex-conseiller du Ministre de la Justice, brutalement débarqué pour avoir critiqué la gestion de l’actuel président de Mauritanie, arrestation, intimidations et tracasseries administratives de toutes sortes.
Nous laissons, après lecture de ce document, à chaque partie prenante le soin de se faire son idée et d’agir (ou de ne pas agir) en conséquence.
Pour ce qui nous concerne, à l’Observatoire, nous tenons à souligner les conclusions suivantes :
1- Le Document, émanant du Procureur de la République près la Cour de Nouakchott Ouest, Coordinateur du pôle du parquet anticorruption et adressé au Procureur Général près la Cour d'Appel de Nouakchott, acte l’existence de trafic d’argent liquide, en quantités importantes, au sein des sphères les plus hautes de l’Etat ;
2- Il acte aussi l’utilisation, à des fins privées, des services de la Banque Centrale pour vérifier l’authenticité de devises étrangères et pour la substitution de grosses coupures de ces dernières par des coupures plus petites, plus faciles à écouler ; De façon incidente, il révèle aussi que la fausse monnaie serait monnaie courante dans notre pays;
3- Nous saluons le courage intellectuel dont a fait preuve le Parquet Général mais ne pouvons nous empêcher de relever le fait que le plus haut magistrat, chargé de la lutte contre les crimes économiques, y propose, de façon à peine voilée, à ses supérieurs de retirer certaines déclarations compromettantes pour certaines parties des procès-verbaux des prévenus ;
4- Le Document, par la non-suite qu’il lui a été donnée, montre que les plus hautes autorités de l’Etat, informées de ces potentielles malversations, les auraient couvertes voire encouragées par le maintien des personnes impliquées à leur poste ou leur promotion ;
L’Observatoire espère, par cette divulgation, contribuer à l’éclatement de la vérité et à la lutte contre la corruption. L’expérience récente des Pandora Papers et, avant elle,
celle des Panama Papers ont montré l’efficacité du procédé.
Nous engageons l’ensemble des citoyens et plus particulièrement les fonctionnaires ayant accès à des informations « urgentes et confidentielles » à nous les communiquer à l’adresse dédiée suivante :
En attendant qu’une loi les protège, comme dans nombre de pays où règne l’Etat de droit, nous nous engageons à protéger l’anonymat le plus absolu des lanceurs d’alertes qui accepteront de travailler avec nous.
La lutte contre le fléau de la corruption est l’affaire de tous et aucun gouvernement ne doit l’entraver ni se sentir visé par son développement.
Vous pouvez télécharger le document ici.